Le diabète sucré se définit par une carence partielle ou totale d’insuline. L’insuline est synthétisée et libérée par les cellules bêta retrouvées dans les îlots pancréatiques. Elle aide les cellules de l’organisme à absorber le glucose du sang pour produire de l’énergie, ce qui cause un effet hypoglycémiant (baisse du taux de sucre dans le sang). À l’intérieur des cellules, l’insuline stimule l’anabolisme, tel que la production de glycogène, d’acides gras et de protéines, et limite le catabolisme pour réduire la gluconéogenèse et la dégradation des graisses et du glycogène.
L’insuline diminue la glycémie, tandis que des hormones antagonistes, telles que le glucagon, le cortisol, la progestérone, l’adrénaline, l’hormone thyroïdienne et l’hormone de croissance, l’augmentent. Il est important de tenir compte de ces hormones antagonistes, car les variations de leur concentration sanguine interfèrent avec l’action de l’insuline. Ces variations hormonales peuvent être le résultat de conditions physiologiques naturelles, de maladies ou de l’administration de médicaments.
En raison d’un manque d’insuline, le taux de glucose dans le sang augmente et surcharge les reins. Ce surplus de glucose déborde alors dans l’urine. L’effet osmotique du glucose entraîne une polyurie et, par perte de liquide, une polydipsie.
En l’absence d’une quantité suffisante d’insuline, les chats diabétiques métabolisent les graisses plutôt que le glucose pour produire de l’énergie cellulaire. Bien que cela soit d’abord bénéfique, le métabolisme des graisses chez les chats non diagnostiqués ou non traités entraîne généralement une détérioration de l’état général et progresse vers la kétoacidose diabétique pouvant mener à la mort.
Le diabète sucré n’est pas lié au diabète insipide, une maladie extrêmement rare chez les chats qui survient lorsque les reins sont incapables de réguler les fluides corporels. Il se caractérise par la déficience ou la réponse inadéquate à une hormone appelée vasopressine.
La prévalence du diabète sucré chez les chats est estimée à 68 cas par 10 000 chats1. Le diabète est plus fréquent chez les chats considérés comme obèses. Il est également plus courant chez les chats d’âge moyen ou avancé. Les chats mâles castrés sont plus à risque que les femelles.
1 Banfield State of Pet Health 2016 Report. p 12-13.
La mise en place d’un plan de traitement efficace pour les chats diabétiques peut être difficile. Plusieurs facteurs influencent le type et le succès du traitement, notamment :
- La sévérité de la perte des cellules bêta du pancréas
- La réponse des tissus à l’insuline
- La présence ou l’absence de toxicité au glucose
- Les problèmes d’absorption et la durée d’action de l’insuline administrée de manière exogène
- La présence de maladies concomitantes
La plupart des formes de diabète peuvent être traitées avec succès à l’aide de médicaments, mais des ajustements alimentaires et un mode de vie sain sont également importants. Depuis de nombreuses années, l’insuline est la pierre angulaire de la gestion efficace du diabète sucré chez les animaux de compagnie.
En général, le pronostic pour les chats diabétiques est très bon, surtout lors d’un diagnostic précoce et avec le traitement approprié. D’autres facteurs influencent le pronostic des chats, notamment :
- L’engagement du propriétaire dans la gestion de la maladie
- La présence et la nature de maladies concomitantes (par exemple la pancréatite ou l’acromégalie)
- La prévention des complications chroniques
La complication chronique la plus fréquente du diabète chez le chat est le développement d’une neuropathie périphérique qui se manifeste par une faiblesse des membres postérieurs. Un contrôle vigilant de l’hyperglycémie peut potentiellement inverser les signes cliniques de la neuropathie, mais cela peut prendre plusieurs mois. De plus, les infections récurrentes touchent fréquemment les chiens et les chats diabétiques.
Une communication ouverte avec votre client est un facteur extrêmement important. Vos encouragements contribuent à motiver votre client et à assurer qu’il adhère au plan de traitement. Pour atteindre et maintenir une bonne stabilisation du diabète, les clients doivent bien comprendre la maladie et s’engager dans la gestion du diabète de leur chat. L’équipe de votre clinique joue également un rôle important en fournissant de l’information détaillée, des instructions et des encouragements aux clients.
Plusieurs systèmes de classification ont été utilisés pour décrire le diabète sucré. Un système de classification pour humains révisé en 1997 divise la maladie en trois types : type 1 (connu auparavant sous le nom de diabète insulinodépendant ou diabète juvénile), type 2 (connu auparavant sous le nom de diabète non insulinodépendant ou diabète de l’adulte) et d’autres types spécifiques de diabète (auparavant diabète secondaire ou de type 3).
Le diabète chez le chat se rapproche du diabète de type 2 chez l’humain puisqu’il est associé à une carence relative plutôt que totale en insuline. Chez les chats comme chez les personnes atteintes du diabète de type 2, l’alimentation joue un rôle important. La plupart des chats, toutefois, auront également besoin d’un traitement supplémentaire, tel que de l’insuline administrée de manière exogène, pour maintenir une régulation adéquate de la glycémie.
Bien que le diabète chez le chat ressemble au diabète de type 2, une hyperglycémie chronique entraîne généralement une toxicité au glucose. Cette toxicité a pour conséquence une diminution de la fonction pancréatique, nécessitant alors un apport d’insuline. Heureusement, avec un traitement approprié comprenant une adaptation alimentaire et d’autres thérapies, le pancréas peut se rétablir et une rémission peut être obtenue.
La toxicité au glucose survient lorsque la sécrétion d’insuline diminue en raison d’une hyperglycémie prolongée. Une hyperglycémie prolongée et un diabète sucré peuvent se développer suite à l’utilisation thérapeutique de glucocorticoïdes ou de progestatifs exogènes en doses élevées et prolongées. Les progestatifs ont un effet antagoniste sur l’insuline puisqu’ils peuvent entraîner un excès d’hormone de croissance. Ils ont également une affinité pour les récepteurs des glucocorticoïdes.
L’hypoglycémie survient lorsque le taux de glucose dans le sang descend sous la barre de 3,3 mmol/l (60 mg/dL) et peut être déclenchée par plusieurs facteurs :
- Dose d’insuline trop élevée
- Doses d’insuline qui se chevauchent
- Perte d’appétit
- Vomissements
- Exercice excessif
Les signes cliniques d’hypoglycémie que les propriétaires de chats devraient être capables de reconnaître sont les suivants (en ordre croissant de gravité) :
- Faim
- Agitation
- Frissons
- Ataxie
- Désorientation
- Convulsions
- Coma
Il est important d’aviser vos clients que les premiers signes d’hypoglycémie chez les chats peuvent être subtils. Certains chats pourraient simplement être très léthargiques et manquer d’appétit.
Sensibilisez vos clients à être attentif aux comportements anormaux associés à l’hypoglycémie chez leur chat et à vous contacter s’ils craignent une hypoglycémie.
Administration orale immédiate d’une solution de glucose ou de sirop de maïs (1 g par kg de poids corporel). Un animal éveillé peut recevoir une petite quantité de nourriture. Les animaux inconscients ne peuvent pas recevoir de liquides par voie orale, car cela pourrait entraîner une pneumonie par aspiration. Il est préférable de frotter une petite quantité de solution de glucose ou de sirop de maïs par voie orale sur les gencives de l’animal ou sous sa langue.
- Une solution intraveineuse de dextrose peut être administrée dans les cas graves ou si le traitement oral s’est révélé inefficace.
- Les propriétaires d’animaux diabétiques doivent toujours disposer d’une source de glucose à portée de main. Après une administration d’urgence réussie de glucose par voie orale, de petites quantités de nourriture doivent être proposées à des intervalles de 1 à 2 heures jusqu’à ce que les effets du surdosage d’insuline aient été neutralisés. La surveillance de la glycémie doit se poursuivre pendant toute la durée d’action de l’insuline (pendant 12 heures pour l’insuline administrée deux fois par jour et pendant 24 heures pour l’insuline administrée une fois par jour).
- Si la dose d’insuline est jugée trop élevée, réduisez-la d’au moins 10 à 50 % et réévaluez la situation.
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